every end is a new beginning . ft. MABEL

La pièce était sombre, seuls les néons abîmés par le temps éclairaient les lieux. Ma chevelure blonde vénitienne donnait l’impression d’être trempée tandis que la chemise grisonnante d’hôpital que je portais me donnait un air blafard. Avançant à travers ce couloir aux allures interminable, mon regard se plissait tentant de distinguer ce qui se dressait au loin devant moi. Alors que j’avançais doucement, la personne en face de moi s’évaporait en une fraction de seconde. Rapidement, une main sur mon épaule me fit me retourner vivement. Les yeux grands écarquillés, mon regard se posait sur ma défunte meilleure amie avant qu’une douleur ne se fasse sentir dans mon abdomen. A peine avais-je eu le temps d’y porter mes mains que je me relevais finalement d’un bond dans mon lit. Le souffle court, je m’empressais de retirer les couvertures afin de contrôler mon abdomen. Lorsque je me suis aperçu que tout allait bien, je fermais les yeux un court instant dans un soupir de soulagement. Ce genre de cauchemar me suivait depuis plusieurs mois maintenant et je n’arrivais pas à en saisir le sens. Allison avait été emporté par la mort, pourquoi me revenait-elle inlassablement en songe. Après m’être gentiment levée, plus ou moins remise de mes émotions je m’étais empressée de prendre une douche histoire de me détendre un peu avant que cette nouvelle journée ne commence…

Lavée, habillée et remise de mes émotions, j’avais fini par prendre mon sac à main histoire de sortir un peu. J’avais besoin de me libérer l’esprit, d’arrêter de réfléchir au sens de tout cela. Quelle meilleure idée pour cela que d’aller faire un peu de shopping. Malheureusement, alors que je venais de mettre le nez dehors, mes pensées ne cessaient d’essayer de trouver le sens caché de tout cela. Et si Allison n’était pas morte ? Et si c’était moi qui allait mourir ? Tout un tas de questions tournaient dans mon crâne. Alors que j’étais persuadée de me rendre au centre commercial, je revenais à moi lorsque je poussais la porte de ce que je pensais être une boutique. A nouveau, le temps semblait s’être mis sur pause et je n’avais aucune idée de ce que je faisais ici. Fronçant les sourcils en découvrant ce qui ressemblait à une agence classique, je balayais les lieux du regard à la recherche du moindre détail qui m’expliquerait ce que je faisais ici. En me retournant, je découvrais le nom de l’endroit où je me trouvais. J’ai finalement reculé d’un pas avant de plisser le regard, silencieuse. En entendant un bruit derrière moi, j’ai fini par refaire face au bureau d’accueil. « Il y a quelqu’un ? », demandais-je instinctivement. Avançant à nouveau d’un pas, la voix de ma meilleure amie se fit entendre, enfin c’est ce que je pensais. Cette dernière me demandait de ne pas la laisser tomber, me retournant encore une fois, mon regard trahissait à quel point j’étais perturbée. Que diable, faisais-je ici ? …